Buccellati – La grâce de la Renaissance et un artisanat exquis
Buccellati est une maison de joaillerie italienne connue pour son style et son savoir-faire.
La grâce de la Renaissance et un artisanat exquis, l’ingéniosité milanaise et enfin, le style italien. Conter l’histoire de Buccellati – une famille, et une histoire de beauté et de créativité qui est la quintessence de l’Italie – c’est comme conter l’histoire du théâtre milanais mondialement célèbre, La Scala. C’est là, dans une boutique ouverte en 1919 au sein de La Scala, que le fondateur de la Maison, Mario Buccellati, né à Ancone et parti pour Milan, une ville déjà en plein essor, commença à vendre ses “rêves”.
Andrea Buccellati aime à raconter que son grand-père « n’avait pas les moyens financiers d’exhiber dans ses vitrines de nombreux bijoux ornés de pierres précieuses, c’est pourquoi il montrait plutôt ses esquisses ou ses dessins… Maître orfèvre et graveur, il avait l’habitude de travailler sur ses esquisses de joaillerie tout en répétant à ses clients: “Nous vendons des rêves” ».
L’esprit inventif de Mario Buccellati trouva sa place en ce temps-là dans le brillant foisonnement créatif qui se développait à Milan. C’est dans un riche environnement culturel formé par des artistes tels que le renommé designer Gio Ponti ou d’autres noms tels qu’Umberto Boccioni, Carlo Carrà ou Giacomo Balla, que le fondateur de la Maison Buccellati embarqua pour son voyage vers la beauté. C’est aussi dans les tableaux de Botticelli et de Raphaël qu’il puisa cette grâce particulière qui jusqu’à aujourd’hui est demeurée la signature du style Buccellati. Bagues ou colliers étincelants de diamants naturels purs, ses premiers bijoux séduisaient les Divas et les grandes dames présentes au Prima, la soirée de gala inaugurale de chaque saison à La Scala, tandis que ses tiares décoraient les fronts des altesses d’Italie et du monde entier.
L’artisanat exquis de Mario Buccellati mêlait techniques anciennes inspirées par la Renaissance italienne, avec de brillantes intuitions contemporaines. C’est ainsi qu’il créa le Honeycomb, le Tulle, le Rigato et d’autres techniques qui lui permirent d’obtenir des pièces de joaillerie translucides ; des œuvres d’art qui nous rappellent l’élégance et le style classiques italiens, précieuses avec leur monture en or et leurs pierres, mais légères comme un damassé ou un brocart de soie. « Aujourd’hui encore, nous travaillons avec ces mêmes techniques utilisées par les artisans qui sont fidèles à la Maison depuis des générations. Cette même précision avec laquelle mon ancêtre Mario imaginait des bagues où l’or et les diamants dessinent des architectures aériennes et précieuses », poursuit Andrea qui travaille maintenant dans la branche créative de Buccellati avec la dernière génération de la Maison, sa fille Lucrezia. « C’est un travail d’équipe, et ma fille a contribué à développer de nouvelles pièces faciles qui se portent au quotidien en ayant en tête la génération, plus jeune, de ses amis ».
Après Mario, l’aventure créative de la Maison s’est d’abord poursuivie avec son fils Gianmaria, et l’histoire continue aujourd’hui avec Andrea et Lucrezia. Comme le remarque Maria Cristina Buccellati, « la créativité est toujours restée une affaire de famille ».
Maria Cristina raconte ainsi comment son père Gianmaria, un vrai esprit créatif « qui pouvait trouver l’inspiration dans un paysage, dans une oeuvre d’art ou dans l’attitude d’une femme, s’en tenait à produire cinq de ses fameuses manchettes par an, et pas une de plus, quoi qu’il arrive ». Peu importe que la jet set des années 60 et les stars étrangères, aux Etats-Unis notamment, s’emballent pour les nouvelles manchettes Buccellati. Quant au nom de ces bijoux, Macri, c’est une contraction du prénom de Maria Cristina, qui était trop jeune à l’époque de la création de la manchette pour en porter une. Son père lui avait donc fait la promesse qu’elle aurait sa manchette, l’âge venu, et qu’en guise de consolation les bijoux porteraient son nom.
Ce qui rend Buccellati unique, c’est l’histoire de cette famille, dont la troisième et la quatrième génération sont maintenant à la tête de la Maison. Et, génération après génération, le style et l’art italien s’entrelacent dans de merveilleuses œuvres d’art. Ainsi, les nombreux objets d’art que la Famille conserve dans sa collection privée, telle la broche en forme de libellule qui appartient à la collection de la fondation Buccellati.
À l’origine, cette broche avait été dessinée par Mario Buccellati pour son épouse Maria. Ou tels les sautoirs que Mario avait créés pour le célèbre poète italien Gabriele D’Annunzio, un client, un ami et une inspiration de Buccellati, des colliers baptisés “Ombelicali”. Ces colliers parfaits pour parer les silhouettes élégantes des années 20. « Nous avons maintenant remis au goût du jour ces sautoirs afin de les rendre absolument contemporains aussi », ajoute Luca Buccellati, qui se souvient que la Maison fut aussi la première marque de luxe italienne à s’exporter aux Etats-Unis. Après la seconde guerre mondiale, dès les prémices d’un monde nouvellement mondialisé, Mario, tout comme Salvatore Ferragamo et Guccio Gucci, perçut le potentiel de partir à l’étranger pour séduire les consommateurs venus d’ailleurs. Ainsi, en 1951, il ouvrit une boutique sur la 51ème Rue à New York City, et une deuxième sur la Cinquième Avenue. Ce fut le début d’une liaison de longue durée entre Milan et New York. La joaillerie est faite à la main par des artisans au savoir-faire unique au monde, mais elle est maintenant vendue dans 19 boutiques et rencontre aussi un grand succès en ligne.
Et, bien sûr, les clients s’interessent de plus en plus aux pièces précieuses vintage. « Nous les chassons constamment dans les maisons de ventes et aux enchères », poursuit Luca, qui explique que « les pièces vintage étaient si révolutionnaires à leur époque: des bracelets flexibles, aériens et légers bien qu’extrêmement précieux et scintillant de diamants naturels purs ».
Le classicisme et l’innovation vont de pair chez Buccellati : ainsi “l’or noir”, le nouveau traitement DLC, ou carbone diamant, sur l’or blanc, qui offre aux diamants étincelants une monture parfaite, pour des bijoux qui peuvent convenir parfaitement aux goûts des hommes ou des femmes.
C’est aussi la créativité de Buccellati qui a conduit la Maison à oser lancer une toute nouvelle taille de diamant, la Buccellati cut, créée pour le centenaire de Buccellati en 2019, inspirée par leur logo en forme de fleur et certifiée par le GIA, le Gemological Institute of America. Le dessin de la taille « s’inspire de l’architecture éthérée du Palais des Doges à Venise », confie Andrea Buccellati, qui souhaitait une taille de diamant sur mesure plutôt qu’une collection spéciale dessinée pour le centenaire. « Un diamant, une nouvelle taille de diamant naturel pur, était pour nous la meilleure manière de fêter ce centenaire, et nous avons donc fait appel à des tailleurs spécialisés d’Anvers : le résultat est un diamant étincelant de 57 facettes en miroir, dont chaque angle respecte un pourcentage strict afin d’optimiser la lumière ». Enfin, la Buccellati cut, inspirée par les fleurs et par la nature, affirme l’engagement écologique de la Maison. Cet engagement est également au cœur du Prix pour l’excellence en Joaillerie décerné chaque année par la Fondation Gianmaria Buccellati, qui récompense chaque année un étudiant du programme de Joaillerie de la GIA, en favorisant des projets responsables.
Du Milan de 1919, jusqu’au Milan (et au monde) d’aujourd’hui. La famille se distingue par le dévouement typiquement milanais dont elle fait preuve, et le sens du devoir qui permet de perpétuer l’histoire de l’entreprise familiale. De père en fils, des anciennes générations d’artisans jusqu’aux nouvelles générations d’orfèvres. En gardant en tête et à cœur les grands enseignements du Classicisme et de la Renaissance, mais également en expérimentant, et en œuvrant passionnément pour une nouvelle génération de fous de bijoux.