Un symbole de beauté et de pureté: Le Régent
Le diamant Régent est étroitement lié à la royauté française depuis des siècles. Son histoire connaît un début incertain, des rois successifs, de lointains voyages et des intérêts politiques.
Chaque diamant naturel a une histoire extraordinaire à révéler, et le célèbre diamant Régent ne fait pas exception.
Figurant parmi les rares diamants historiques à avoir été découverts à la fin du XVIIe siècle, sa provenance peut être retracée en grande partie, ou presque…
Dès sa découverte en 1698 dans les célèbres mines de Kollur, dans le sud-est de l’Inde, la pierre, qui pesait 426 carats dans sa forme brute, a immédiatement attiré l’attention de nombreux marchands dans toute l’Inde sous domination britannique.
Début incertain
Dès le début de son périple, l’histoire de ce diamant naturel prend des chemins divergents: selon un récit, un esclave aurait trouvé la pierre et l’aurait discrètement transmise au capitaine d’un navire, puis selon un autre récit, le capitaine du navire aurait navigué jusqu’à un port où il aurait vendu l’énorme diamant pour la modique somme de 1 000 £ à un marchand local du nom de Jaychand. Quoi qu’il en soit, le prochain chapitre du diamant est plus clairement connu.
Première étape: Londres
En 1701, la pierre est achetée par Thomas Pitt, le gouverneur anglais de Madras (capitale d’un État dans l’Inde du sud). L’année suivante, il envoie le diamant à Londres, le dissimulant dans le talon de la chaussure de son fils aîné Robert.
Seul le nom de Harris est confirmé concernant le joaillier qui réalisa la taille de la pierre brute dans sa forme actuelle, une opération qui dura deux longues années. Il suffit d’un seul coup d’œil au diamant taille brillant en coussin de 141 carats ainsi obtenu pour comprendre que le temps passé à l’ouvrage en valait la peine. Il convient de noter que plusieurs pierres secondaires auraient été taillées de la même pierre brute pour être vendues plus tard au tsar Pierre le Grand de Russie.
Prochaine étape: la France
Pendant plusieurs années, la pierre taille brillant en coussin surnommé alors le «Grand Pitt» a été proposé à la royauté à travers l’Europe, y compris à Louis XIV, qui avait fait, un peu plus tôt, en 1699, l’acquisition de ce qui deviendra le diamant Hope. Mais pourtant, aucun des monarques à qui l’on a présenté l’étincelant nouveau joyau ne se laisse tenter à cause de son prix exorbitant. Ce n’est que des années plus tard, en 1717, que le régent Philippe II, duc d’Orléans, neveu du Roi-Soleil décide finalement d’ajouter le diamant aux joyaux de la couronne de France pour la somme de 135 000 livres sterling. À cette occasion le diamant fut baptisé «Le Régent». Ce fut un beau bénéfice pour Thomas Pitt qui avait acheté le diamant pour 20 400 livres sterling moins de 20 ans auparavant. Dès lors, Thomas «Diamant» Pitt est à jamais associé à cette pierre et aux diamants en général, ce qui lui valut le surnom précité jusqu’à nos jours.
Le diamant est dès lors porté par la monarchie française à l’occasion de plusieurs événements de grande importance, comme des cérémonies officielles, des mariages royaux et des couronnements successifs. Il est serti dans différentes couronnes pour plusieurs monarques de France, d’abord pour Louis XV en 1722, puis pour Louis XVI en 1775 et il orna le chapeau de Marie-Antoinette. En 1791, la valeur de la pierre avait atteint plus de quatre fois son prix d’achat.
Impliqué dans les événements politique
Bientôt, le Régent et les autres joyaux de la couronne de France sont rattrapés par la Révolution française et volés. Par chance, le Régent est retrouvé dans la charpente du grenier d’une maison parisienne abandonnée.
De 1797 à 1801, le diamant mis en gage, a servi de caution pour financer les dépenses militaires du nouveau gouvernement du Directoire et les campagnes de Bonaparte. Les banquiers de Berlin à Amsterdam détenaient la pierre contre le financement des dépenses nationales. Ce n’est qu’en 1801 que Napoléon Bonaparte, alors Premier Consul, restitue la propriété du Régent à la France.
Napoléon fait d’abord sertir le diamant sur la garde de l’épée de son sacre conçue par les bijoutiers et orfèvres Odiot, Boutet et Nitot, qui deviendra le bijoutier officiel de l’Empereur et fondateur de la Maison Chaumet, puis sur le pommeau de son glaive impérial. Le bijou désormais célèbre fait son apparition sur plusieurs tableaux, dont celui de Jean-Auguste-Dominique Ingres, Napoléon Ier sur le trône impérial, posé sur l’épée de cérémonie de l’empereur par Nitot.
Puis, la pierre fit une petite escapade en Autriche avec l’impératrice Marie-Louise en exil, avant d’être restituée peu après par son père au trésor des joyaux de la couronne française. Le Régent fut intégré successivement dans plusieurs collections de souverains français, ornant tour à tour les couronnes de Louis XVIII, Charles X et Napoléon III.
Le grand finale du Régent
Pour le grand finale de la pierre, elle a été placée dans une pièce créée spécialement pour l’impératrice Eugénie. Elle a choisi de la porter sur son front dans un diadème de style grec qui porte son nom à ce jour. En 1887, la jeune République française souhaite Pour le grand finale de la pierre, elle a été placée dans une pièce créée spécialement pour l’impératrice Eugénie. Elle a choisi de la porter sur son front dans un diadème de style grec qui porte son nom à ce jour. En 1887, la jeune République française souhaite vendre aux enchères une grande partie des joyaux de la couronne française. Le fabuleux Régent échappe à la mise aux enchères en raison de sa beauté et de sa prestigieuse histoire et est exposé depuis au musée du Louvre. La seule interruption a eu lieu au début de la Seconde Guerre mondiale, lorsque, par crainte que l’armée allemande ne pille ce trésor historique et inestimable ainsi que d’autres objets du patrimoine européen, le Régent fut caché à Chambord jusqu’après la guerre. Il demeure à ce jour dans la galerie Apollo au musée du Louvre.
Pour notre part, nous ne pouvons que vous recommander vivement d’ajouter la visite de ce joyau à votre itinéraire, lors de votre prochaine escapade parisienne.